Cours : À un clic de la fausse nouvelle | Campus RÉCIT

  • Avant-propos

    L’ère du numérique nous transforme tous en consommateurs, en créateurs et en diffuseurs de contenu. Comment décoder l’univers médiatique de manière autonome? Comment faire en sorte que nos élèves développent un esprit critique par rapport à la disponibilité croissante de l’information? Comment contribuer, en tant qu’acteurs du milieu de l’éducation, à la formation de citoyens éclairés et responsables à l’ère du numérique.

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    Dans ce parcours de formation, des défis vous seront proposés afin de réfléchir aux enjeux liés aux fausses nouvelles, à l’écosystème médiatique et aux biais cognitifs qui sont à la base de « l’envie de cliquer ». Surtout, vous serez amené(e) à explorer des pistes et des stratégies qui vous permettront d'intégrer une éducation aux médias à votre pratique enseignante. Bonne exploration!


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    • À un clic de la fausse nouvelle

      L'ère du numérique n'a pas « créé » le phénomène de fausses nouvelles. Seulement, il l'amplifie en donnant à tout le monde la possibilité de jouer trois rôles face à l'information : consommateurcréateur et diffuseur de contenu. 

      Ce changement a pour effet de modifier considérablement l'écosystème médiatique et rend l'acte de s'informer plus difficile que jamais. 

    • Personne n'est à l'abri de la désinformation. Comme l'écrivait Patrick Lagacé dans son article Oups, mauvais Maxime! « Nous sommes tous des pushers de faux faits potentiels. [...]  Des fois, les gens font des erreurs. Toutes sortes d'erreurs. De faits. D'appréciation. D'empressement. Ça arrive. »

      Lire l'article complet

      Et vous? Quel est VOTRE rapport aux fausses nouvelles? Répondez au sondage « VOTRE rapport aux fausses nouvelles? ».


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      « Fausse quoi? Jamais entendu parler... » « Fausse nouvelle: aussitôt lue, aussitôt partagée! » « Les fausses nouvelles, c'est pour les autres. MOI je vérifie toujours deux fois. »  « Je sais que ça existe... j'en ai même peut-être déjà partagé... » « Je suis TRÈS compétent. J'en produis RÉGULIÈREMENT. » « FAKE NEWS! Où s'en va le monde?! »



    • Clé Quelles sont les clés pour une éducation aux médias adaptée aux enjeux actuels? 

      Normand Landry, professeur à la TÉLUQ et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en éducation aux médias et droits humains nous donne quelques pistes pour améliorer, collectivement, notre capacité de décodage de l'écosystème médiatique.

    • Durée : 2 min 22 s

         

    • Différentes stratégies peuvent garnir le coffre à outil du citoyen pour lui permettre de vérifier la validité d'une information. En parcourant le document suivant, vous serez à même d'explorer quelques astuces qui se sont particulièrement avérées utiles dans le contexte de  désinformation qui a marqué la crise du printemps 2020. 

    • Défi

      Quelle activité d’apprentissage contenue dans votre planification pourrait se prêter à l’utilisation de stratégies de recherche par les élèves? 

      Consignez votre réponse dans le document collaboratif Des stratégies de recherche dans ma planif.

      Vous pourrez marquer cette activité comme « achevée » lorsque vous aurez consigné votre réponse dans le document collaboratif!

    • Souvent, on entend dire que le numérique « complique les choses », ce qui peut engendrer de la peur, de l'angoisse et un sentiment de perte de contrôle. Pourtant, avez-vous remarqué que les quatre stratégies de recherche proposées peuvent être utilisées (ou du moins leur efficacité est augmentée) « grâce » au numérique?

      C'est donc dire que si le numérique pose des défis importants, il rend aussi disponibles des solutions puissantes et conviviales! Parce qu'accroître son pouvoir d'action, c'est aussi savoir tirer profit du numérique pour répondre aux défis actuels!


      Cela dit, dans une perspective citoyenne, une éducation aux médias devrait aujourd’hui amener les individus à développer aussi bien « l’habileté à comprendre et à produire des messages que savoir s’ouvrir aux divergences d’opinions avec respect et discernement » (Landry et Letellier, 2016)Il importe donc de se questionner plus largement sur les moyens à déployer dans les écoles afin d’amener les jeunes à mettre leurs habitudes médiatiques au service de leur citoyenneté, et cela va bien au-delà de leur capacité à juger de la véracité d’un fait


    • Quand il est question d'éducation aux médias, on s'emploie généralement à détecter les FAUSSES nouvelles et à privilégier les VRAIES informations.

      Il s'agit d'un réflexe certainement pertinent, mais est-il suffisant ? Et surtout, il importe de se souvenir que la réponse n'est pas toujours aussi claire... 

      Voici quelques exemples qui démontrent qu'il s'avère parfois essentiel d'aller plus loin que la simple opposition « vrai ou faux ».   

      Vraie ou fausse?


    • Question d'intention

      L'intention est une information-clé pour pouvoir décoder l'univers médiatique. 

      • Que souhaite l'auteur?
      • Quel message désire-t-il passer? 
      • Ce contenu est-il susceptible de nuire ou d'aider un groupe de personnes ciblé?
      • Que peut retirer l'auteur d'une publication, d'une information?
      • Qui aurait à gagner qu'un contenu devienne viral?

      Se poser ce type de question permet au citoyen d'aller au fond des choses et de comprendre les enjeux (politiques, économiques, etc.) liés à une information. En effet, rechercher l'intention derrière l'existence d'un contenu, c'est obtenir des clés de lecture et de compréhension du monde. Qu’il s’agisse d’une satire, d’une image hors de son contexte, d’une opinion, d’un canular ou encore d’un fait avéré, interroger les intentions derrière la présence d’un contenu est un réflexe qui peut aider à mieux comprendre les grands enjeux actuels.


      Les deux exemples suivants présentent des trucages (d'image ou de vidéo). Émettre une hypothèse sur l'intention de leur créateur peut permettre au citoyen d'approfondir un sujet et même de réfléchir aux impacts possibles de la présence d'un tel contenu dans l'écosystème médiatique. 

    • Exemple de trucage 1


    • Exemple de trucage 2

      Pour traduire la vidéo, suivez les étapes suivantes :

      1. Activez les sous-titres en cliquant sur l'icône « cc »
      2. Cliquez sur l'icône Paramètres représentée par une roue dentée (en bas à droite) puis successivement sur Sous-titres puis sur Traduire automatiquement
      3. Dans la fenêtre qui s'ouvre, faites défiler la liste des langues puis cliquez sur Français


      Durée : 1 min 13 s


      [Accéder à la transcription de cette vidéo]

    • Cette vidéo présente un exemple d'hypertrucage (« deepfake » en anglais). Cette nouvelle façon de produire du contenu est basée sur une technologie d'intelligence artificielle qui utilise une banque de données pour générer du faux contenu. Dans le cas présent, les données sont de type biométrique (distance entre les points du visage, morphologie, iris, etc.), mais ces données pourraient aussi être de nature textuelle.

      Dans la vidéo, une synthèse vocale a été appliquée à la représentation de Barack Obama, qui tient des propos qui ne sont pas les siens.

    • Défi

      Visionnez cette vidéo interactive dans laquelle Nicolas Garneau (Université Laval) nous explique comment des technologies d'intelligence artificielle peuvent être utilisées pour générer du faux contenu. 

      Angoisse, indignation, optimisme, curiosité, amusement : quelle est votre réaction face à l'avènement de ce type de technologies? 

      Durée : 1 min 45 

                 

      [Accéder à la transcription de cette vidéo]

    • Bon à savoir

      Il y a certainement lieu de s'inquiéter du fait que la machine puisse générer aussi facilement, rapidement et à faible coût du faux contenu. Par contre, il est utile de savoir que dans certains universités, des intelligences artificielles sont aussi entraînées pour déceler ce type de « contenu synthétique » créé de cette manière. Comme quoi la machine peut devenir une solution contre les dérives... de la machine!

    • Avec le numérique, les chemins qu’emprunte l’information pour se rendre à celui qui la consomme sont bouleversés. En effet, 79 % des adultes québécois s’informent par le biais des médias sociaux, qui sont mus par des algorithmes. Ces derniers se nourrissent des données générées par leurs usagers et répondent à des critères particuliers afin d’émettre des suggestions de contenu hautement personnalisées qui ont pour objectif de « nous faire vivre une expérience satisfaisante [...] » (L'usage des médias sociaux au Québec, CEFRIO, 2019). 

      La conséquence directe de ce mécanisme appelé « bulle de filtre » est le fait que l’usager se retrouve rapidement alimenté de contenus qui lui plaisent, exposé à des opinions similaires aux siennes et privé d’une diversité idéologique. Conséquemment, ce phénomène que l’on appelle « chambre d’écho » contribue au raffermissement de son point de vue, ce qui peut entraîner plus globalement la polarisation des idées. 


      Tamagotchi Pour cette raison, il est essentiel de développer le réflexe de varier nos sources d’information afin de « nourrir notre algorithme » et l'inciter à diversifier son offre de contenu.

    • Visionnez cette vidéo dans laquelle Normand Landry, professeur à la TÉLUQ, explique l'impact des algorithmes de personnalisation.


      Durée : 1 min 19

             

      [Accéder au texte alternatif pour cette vidéo]

    • DéfiConsultez le document Bulle de filtres vs Chambre d'échos. 

      Consignez votre réponse dans l'une des diapositives contenues dans cette présentation collaborative : Chambre d'écho et bulle de filtre.

      Vous pourrez marquer cette activité comme « achevée » lorsque vous aurez consigné votre réponse dans la présentation collaborative!

    • Étant humains, il est normal de réagir à la vue de certaines informations et d'avoir des réflexes qui feront en sorte qu'on y adhère plus ou moins fortement. Les émotions et les biais cognitifs sont deux paramètres qui ont un impact significatif sur notre propension à propager l'information. 

      • Quel pouvoir avons-nous exactement sur ces aspects psychologiques? 
      • Comment pouvons-nous tirer profit de ces « choses d'humains » et non y être assujettis(e)s?


    • Les émotions : des alertes de contenu douteux

      Les émotions fortes sont de puissants moteurs de propagation : plus ces sentiments sont provoqués par une nouvelle, plus celle-ci a le potentiel d’être diffusée rapidement.  

      Il serait donc utile d’apprendre à utiliser les émotions comme des indicateurs de contenu douteux, plutôt que d’être assujettis à leur influence!


    • Les biais cognitifs, ou quand notre esprit nous joue des tours

      Notre esprit génère naturellement des distorsions quant au traitement de l’information. C’est ce que l’on appelle « biais cognitifs ». À titre d’exemple, le biais de confirmation fait en sorte que nous recevons plus favorablement les informations qui valident ce que l’on considère déjà comme vrai et, à l’inverse, que nous avons tendance à invalider l’information qui contredit nos convictions. L’effet de vérité illusoire, pour sa part, correspond à notre propension à accorder de la crédibilité au contenu auquel nous sommes exposés de façon répétée.
      Statistique Le pouvoir agissant de ces biais est d’autant plus grand que lorsque nous utilisons les médias sociaux, nous avons naturellement tendance à baisser la garde intellectuelle. Nous adoptons une posture de divertissement qui appelle à une moins grande rigueur. C’est d’ailleurs peut-être ce qui explique que près de 60 % des articles partagés sur les médias sociaux n’ont pas été ouverts préalablement! (HAL, 2016)

    • Le saviez-vous? Comme citoyen, le bout de votre doigt possède un pouvoir immense


    • Actions possibles

    • Il n'existe a pas de « bonne » ou de « mauvaise » décision, ni de règle qui édicte les comportements qui seraient en tout temps adéquats sur les médias sociaux. Les options envisageables sont aussi variées que les contextes et les types de contenus. 

      L'essentiel est plutôt de réfléchir aux effets possibles de nos actions AVANT de cliquer (ou pas) !


    • Former des citoyens à l’ère du numérique, c’est aussi développer la capacité des jeunes à tenir compte des impacts sociaux, économiques, politiques et idéologiques qui découlent du traitement médiatique. Si de préoccupantes dérives ont été observées dans les dernières années, des mouvements tels que #metoo ou le printemps arabe nous font réaliser que les médias sociaux portent aussi un potentiel immense en termes de mobilisation, d’accès à l’information et de rassemblement.

      Parcourez les vignettes ci-dessous afin de découvrir les impacts que peuvent avoir la diffusion et le partage d'informations via les médias sociaux.

    • C’est à la mesure de ces impacts que se trouve l’importance de former des jeunes capables d’évoluer de manière autonome dans l’écosystème médiatique. Partager, aimer, signaler, publier, s’abonner, suivre, commenter et ignorer sont autant d’actions porteuses. Il appartient donc à chacun d’exercer son pouvoir d’action et d’assumer son triple rôle à l’ère du numérique: consommateur, diffuseur et créateur.

    • Observez l'image ci-dessous et posez-vous la question suivante (avant de découvrir la solution) :

      Quels sont les impacts possibles liés au fait que cette image devienne virale ? 

    • Pistes de réinvestissement

      Pistes de réinvestissement

      [Accéder au texte alternatif pour cette infographie]


      Par où prendre la bête?

      Comment favoriser une éducation aux médias sans nécessairement changer complètement notre planification? Comment s'approprier graduellement les principes et concepts qui lui sont liés? Voici quelques astuces qui pourraient permettre d'intégrer une éducation aux médias de manière organique et réaliste à notre pratique enseignante.


    • Défi

      En tenant compte des pistes des astuces proposées, nommez une action concrète que vous pourriez poser dans votre milieu afin de favoriser l'intégration d'une éducation aux médias. Remplissez le formulaire Défi - action concrète afin de préciser certains éléments.

      Vous pourrez marquer cette activité comme « achevée » lorsque votre formulaire sera envoyé !


    • Activités d'apprentissage clé-en-main


      Imagette - Photo-jours vérifier
      « Photo-jours » vérifier

      Primaire | 2e cycle

      Vraie image ou trucage ? Cette activité amène l'élève à se questionner sur ce qui circule sur Internet et sur les possibilités techniques de créer des trucages d'images. Ainsi, il s'exerce à cultiver le doute !

      Imagette - La recette des algorithmes
      Imagette - Les algorithmes... utiles ou pas?
      La recette des algorithmes et Les algorithmes... utiles ou pas ?

      Secondaire | 1er cycle


      L’activité La recette des algorithmes permet à l’élève de réfléchir à l’impact des algorithmes et à explorer leur fonctionnement en faisant une drôle de comparaison : une recette de crêpes ! 

      Avec l'activité Les algorithmes… utiles ou pas ? , l'élève découvre le fonctionnement du fil d’actualité Facebook, identifie différentes situations (ou applications) qui utilisent un algorithme pour offrir des suggestions personnalisées, retrace les données laissées en utilisant divers appareils ou applications dans une journée.Ces étapes permettent finalement de réfléchir aux avantages et aux risques liés à l’utilisation des algorithmes. 


      Imagette - Anatomie d'une théorie
      Anatomie d'une théorie

      Secondaire | 2e cycle

      Cette activité permet à l'élève de réfléchir à la question des théories du complot sous l'angle des conséquences et des solutions. Il explore les mécanismes (émotions et biais cognitifs) qui sont liées à la propagation de ce type de contenu.


      Imagette - Vers une identité positive à l'ère du numérique

      Vers une identité positive à l'ère du numérique


      Cette plateforme rassemble des guides d'animation de réflexion éthique pour aborder divers enjeux du numériques avec les élèves du primaire et du secondaire. Les élèves sont ainsi amenés à décrire une situation, à comparer des points de vue et à envisager des options ainsi que leurs effets.